Liliane ROBMAN /
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La brise balance les nouvelles branches aux touffes mordorées
Elles se détachent de la masse verte du prunier
se tendent vers la lumière.
Des voix d’enfant résonnent dans le jardin voisin,
des cascades de rire.
Slychich li…
entends-tu entends-tu dans le bois la chanson des enfants.*
Tout semble si normal…
Les moustiques n’ont pas encore montré le nez. Une bénédiction !
Qu’au moins nous soyons épargnés
Le temps de notre résidence forcée
Un petit garçon me confiait avoir accroché un panneau destiné aux moustiques avec une flèche indiquant la chambre des parents et l’inscription « c’est par là »
– Alors les moustiques savent lire ?
– Bien sûr ! Sinon ils n’auraient pas suivi la flèche !
La force de la croyance !
Peut-être devrais-je afficher un écriteau sur le prunier : « A l’attention des moustiques, prière d’attendre la fin du confinement avant de pénétrer dans mon jardin »
Liliane ROBMAN
* poème de Iossip Brodski
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