Jacques MARBLÉ /
Un virus sans visage ? Oh il a bien un visage ce virus puisque les virologues nous montrent un schéma en forme d’oursin multicolore dont les contours et la composition complexes expliqueraient ceci ou cela, mais dans la réalité, on a bien du mal à se sortir de l’abstraction d’une pandémie. Le sans visage serait en l’occurrence plus à trouver dans l’usage du masque qui nous prive du visage de l’autre. Mais, quitte à ce que Levinas se retourne dans sa tombe, nous allons devoir probablement nous satisfaire du seul regard de l’autre dorénavant… La guerre est déclarée à un ennemi invisible. Dans la réalité quotidienne de chacun, depuis deux mois de confinement, c’est l’imaginaire qui semble subir une inflation, avec son corollaire de discours. Or à travers toutes les réflexions des membres du Pari de Lacan ayant participé à la mise en place de l’antenne d’écoute psychanalytique fonctionnant depuis deux mois, j’ai plutôt l’impression que nous nous questionnons sur la dimension de réel de la pandémie. D’où toutes nos interrogations sur le silence des soignants sur les listes d’écoute, dont la nôtre, malgré le constat officiel d’une situation dramatique dans nos hôpitaux. A preuve le témoignage d’une aide-soignante que j’écoute : « On tient, mais si on parle maintenant on risque de s’écrouler ».
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